Culture et géologie de la Fränkische Schweiz

  „Kultur ung Geologie der Fränkischen Schweiz“ : si j’aurais lu le titre, j’aurais pas anmeldé. Surtout quand on sait que l’excursion - organisée par le bureau des relations internationales pour les étudiants Erasmus - était animée par un prof de géologie.

  Forcément, quand on vous distribue un matin à 9 heures un poly de 15 pages avec des schémas et photos de cristaux dignes des plus belles heures de biologie de terminale, ça fait peur. En montant dans le bus, le professeur commence son speech en demandant si chacun a pensé a emmener son marteau, bien sûr, j’en ai toujours un sur moi, pourquoi ? pour ouvrir des noisettes, logique, non ? Suit l’histoire géologique de la région visitée (au Nord-Est de Nuremberg), aie, aie, aie. Vous n’allez pas le croire, mais j’avais Jean-Seb à côté de moi, et il en menait pas large non plus, deuxième sortie à tendance barbarisante, c’est beaucoup en un mois.

  Première halte, une carrière désaffectée, nous franchissons le grillage en toute impunité, sortons nos armes - dans mon cas, un marteau d’alpinisme de 30 ans d’âge, dixit le prof, alors, Vorsicht - et nous mettons à l’ouvrage. Notre tâche consiste à chercher dans un superbe tas de cailloux tout machin pouvant s’apparenter à un fossile, animal ou végétal, le prof  ne compte pas, pas la peine d’essayer ! Reste à trancher la question de savoir si le plus amusant dans l’histoire était de rechercher soi-même ces reliques des temps préhistoriques ou d’admirer les économistes et les juristes s’escrimer à extraire au marteau des ammonites de leur gangue de calcaire.

  Indéniablement, la seconde halte nous fit nous élever intellectuellement. Ceci dit, la grotte était tout à fait bien équipée, bien mise en valeur, et pas trop humide. Le problème majeur était la hauteur du plafond, j’ai toujours dit qu’il ne fallait pas abuser de la soupe !

  Nous avons ensuite pu goûter à la légendaire Gemütlichkeit allemande : pique-nique dans l’herbe mouillée à partir de mets achetés au Lidl du coin parce que le programme, assez peu germanique, omettait de signaler que le déjeuner serait tiré du sac, entre deux ammonites.

  En fait, la géologie a surtout servi d’alibi à la promenade, clôturée par une bière et un Schinkenbrot, dans une brasserie locale. Le professeur, particulièrement clairvoyant, a été assez compréhensif quant à notre attirance pour la géologie théorique. Le voyage en car a été mis à profit pour revoir notre répertoire de chanson française, l'interprétation du Plat Pays, de Brel, en était toute retournante. Le temps étant assez nuageux, je n’ai fait que 80 photos, bientôt dans l'album...