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Erasmus en balade en Bavière
21 janvier 2006

Formalisme

  Plus on vit en Allemagne, plus la tarte à la crème de la sociologie des relations franco-allemandes se distingue clairement. Le concept sous-entendu est le culte de l’apparence, de la forme des Français, opposé à la recherche de l’authenticité des Allemands. L’exemple couramment cité : en France, on offre les fleurs emballées dans leur papier transparent qui fait « crouic-crouic » que la fleuriste a préparé avec soin pour rehausser l’aspect du bouquet ; en Allemagne, que nenni, le bouquet sera emballé dans du papier Kraft recyclable, papier dont on se débarrassera tant bien que mal pour présenter le bouquet tel qu’on l’aurait cueilli dans le champ d’à côté. Donc l’apparence, le tape-à-l’œil d’un côté contre l’authenticité de l’autre.

  Cet exemple est tout à fait extrapolable à la présentation d’un travail universitaire quelconque. En l’occurrence, en période de stress pré-examen, nous étudierons la méthode de réponse à une question d’histoire classique (La crise de 1929 ; Nationalismes et pacifismes dans l’entre-deux-guerres ; etc.).

  Le Français aura entre trois et quatre heures pour répondre à la question. La dissertation comportera une introduction avec accroche, explicitation des termes du sujet, délimitation, problématique et plan ; suivi d’un développement en deux ou trois parties équilibrées, chacune divisées en sous parties et liées par des transitions ; et enfin, une conclusion avec rappel de la problématique, réponse, et ouverture. La méthode est connue, inculquée à l’étudiant à coup de plans détaillés pendant dernières années de lycée et les premières d’université.

  L’Allemand, lui, aura une heure dans laquelle il répondra de manière plus ou moins (surtout moins, d’ailleurs) à la question en plaquant l’une derrière l’autre les diverses informations qu’il aura appris par cœur. Si le correcteur est vraiment exigeant, il réclamera une introduction et conclusion sommaire. Et assurément, cette requête déstabilisera l’étudiant outre-rhénan.

  Je reviens à mon thème, dans les deux cas, les mêmes informations auront été couchées sur le papier, seule l’apparence du devoir permettra de distinguer la copie allemande de son homologue française. Et pourtant, je continue de préférer notre méthode, c’est tellement plus agréable à relire, on sait où veut en venir l’auteur, ça permet même d’éviter de lire ce dont on a pas besoin.

  En guise de conclusion, à méditer : chez les Allemands, la « Dissertation », c’est la thèse de doctorat…

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