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Erasmus en balade en Bavière
23 décembre 2005

La ponctualité, politesse des rois

  Nouvelle étude sociologique poussée sur fond de « c’est quand même vachement mieux sur la rive Ouest du Rhin ». Le thème du jour sera une analyse croisée des habitudes en terme de courtoisie et de politesse, le développement se décomposera de manière chaotique, comme on me l’a désappris ici.

  Ancrer le sujet dans le réel : avez-vous déjà vélocipédé à Nuremberg, il est fort probable que non, sinon vous ne seriez pas là me lire. Laissez moi vous dire que si les Alsaciens conduisent avec une légendaire courtoisie, c’est une caractéristique propre, assurément non apportée lors d’un des nombreux échanges transfrontaliers des derniers siècles. Parce que le klaxon, c’est l’arme favorite du conducteur nurembergeois, le moindre désagrément, le moindre ralentissement, le moindre piéton pas parfaitement à sa place y aura droit. Avec bien sûr la palme décernée aux chauffeurs de taxi qui ont de plus une forte tendance à profiter du feu orange annonçant le passage au vert pour faire un départ digne de Schumi.

  Autre point, particulièrement agaçant : pensez vous qu’approcher son nez à moins de 5 centimètres d’une porte est dangereux ? Intuitivement je répondrais que oui, d’autant plus si l’on est en plein mouvement. Comment en arrive-t-on à de telles situations ? Le plus simplement du monde, n’oubliez jamais que le probabilité que votre prochain (qui en l’occurrence vous précède pour le passage d’une quelconque entrée) vous tienne la porte avoisine à vue de nez les 50%, donc vorsicht !

  Dernier point relatif au thème : saluer les gens. En France, ça a le mérite d’être simple, entre étudiants du moins, les hommes se serrent la main avec virilité (ou pas), les filles reçoivent 2, 3 voire 4 bises. Point. En Allemagne, chez les hommes ça reste simple et invarié. Le problème réside dans la manière dont un garçon doit saluer une fille, segmentons :

            Cas 1 : ils ne se connaissent pas - ils se serrent la main de manière distante, presque gênés de cette intrusion dans l’intégrité physique d’autrui

            Cas 2 : ils se connaissent et sont du Sud : ils se font la bise deux fois

            Cas 3 : ils se connaissent, sont plutôt nordiques : ils s’embrassent, au sens étymologique du terme, s’entend

            Cas 4 : il est aussi possible de combiner les cas 2 et 3, pour ne pas complexifier la chose…

  Conclusion sur ce point, saluer les gens est toujours une période d’hésitation, de remise en question, d’analyse psychologique intense, qui trop souvent répétée peut pousser à des comportements misanthropes et asociaux se résumant à un coucou de la main, accompagné d’un grand sourire. Là au moins on a juste à tous les coups.

  Votre serviteur a mené son enquête auprès des premiers concernés : les allemands sont-ils différemment éduqués que nos gentilshommes français ? Il est deux types de réponses. Possibilité 1 : l’Allemand est foncièrement égoïste, ne se soucie pas du prochain dans la mesure où celui-ci n’appartient pas à son groupe de connaissance, ne se soucie pas non plus du regard des autres, de la vie des autres. Avantage, ça évite de se poser des questions métaphysiques inutiles, inconvénient, ça nuit réellement à la bonne humeur. Autre hypothèse avancée par les sondés, la politesse allemande a existé, mais s’est perdue avec la fin de ses hérauts, en même temps que le Reich. Elle aurait persisté en France du fait de cette tendance déjà souvent étudiée commune à chaque classe de vouloir imiter les manières de celle directement supérieure, le tout reposant sur l’étiquette en vigueur à la cour du Roi Soleil.

Comme d’habitude, la vérité se situe quelque part au milieu, le tout c’est d’être prévenu.

Pour ne pas finir en croyant que descend en flèche mes sympathiques hôtes outre-rhénaniens, pour l’excité des montres à l’heure que je suis, il est certain que les allemands ont un sens de la ponctualité on ne peut plus appréciable. Il est aussi à noter que comme dans d’autres sociétés, le fait d’être présenté a une réelle signification, et rend les rapports beaucoup plus chaleureux.

  Si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous avez gagné le droit de m’insulter dans les commentaires, moi je vous dis à bientôt pour une analyse ironique de l’humour allemand.

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